Je vous parle de tuer
Alors que c’est vous deux qui m’avez appris à aimer
Toi qui m’a appris à désirer à ne pas hésiter
Mais aujourd’hui je souhaite me venger
Tu m’as prouvé que rien n’était impossible
Mais ce qu’il a fait est inadmissible
Ce soir je lui arracherai le cœur
Ce soir il connaîtra la douleur
Seul l’improbable a le droit de survenir
Et encore que lorsque c’est moi qui le désire
Pour toi je ferai tout ce qui est en mon pouvoir
Nous venger sera fait ce soir
J’irai le voir
Dans sa chambre noire
Lorsqu’il sera endormi
Je le tirerai du lit
Je m’approcherai lentement
En prononçant son nom doucement
Presque tendrement
Et en me voyant
Il comprendra
Que rien ne le sauvera
Je veux sa mort
Je veux lui montrer ses torts
Je n’avais comme idée première que de frapper
Mais j’ai maintenant l’envie de tuer
Je veux lui montrer
Je sais que je peux lui prouver
Je lève mon couteau et le rabat
Il hurle et se débat
Un nouveau coup part
Il comprend qu’il est trop tard
Maintenant il me supplie
Je le frappe et il gémit
Je le frappe et un nouveau cri retentit
Immobile et à terre, il gît
Une bouffée de chaleur
Une apaisante douceur
Une nouvelle once de haine
Un mélange de peine
Un tourbillon de pensées
Un sourire carnassier
Et toujours ce ton doux
Et toujours ce courroux
Impossible à faire taire
Il ne cherche qu’à se satisfaire
J’ai tenté de ne pas le laisser faire
Mais il semble que je ne peux m’en défaire
L’espace d’un instant tout à tourbillonner
Mais maintenant ça s’est calmé
Je soulève son corps meurtri
Et le lâche sur le lit
Lentement et solidement je l’attache
Que jamais il ne se détache
A nouveau je saisis le couteau
Que je fais glisser sur sa peau
Des gouttes carmin perlent
Et lentement se mêlent
Tachant les draps
Et réveillant l’ingrat
Que ne donnerais-je pour avoir une batte
Je n’ai pas besoin de ça et une nouvelle fois je frappe
Jamais pour qu’il succombe
Juste pour qu’il tombe
Avant de lui donner la mort
Je veux qu’il m’implore
Dans le noir, il se retient de crier
Et son regard…C’est à croire qu’il m’a aimé
Je m’assois à ses côtés
Je veux l’entendre hurler
Je caresse tendrement son visage
Je vais l’envoyer faire un beau voyage
Mais avant je veux qu’il hurle
Jusqu’à ce que sa gorge le brûle
Je l’entaillerais sur tout le corps
Jusqu’à en avoir des remords
Nos trois noms sur sa peau je graverai
Puis je passerai mes doigts dans les plaies
Et enfin, dans ses entrailles c’est ma lame que j’enfoncerai
Ainsi c’est sa vie que je prendrai
Je veux jouer avec lui
Comme il a joué avec nous
Je veux qu’il soit anéanti
Comme j’ai été sous son joug
Il plonge son regard dans le mien
Ses yeux ne reflètent qu’une infinie tristesse
Dans son regard, aucune détresse
Mais dans ses yeux semblent pointer une extrême paresse
Sa bouche se fend en un sourire ressemblant étrangement au tien
Sourire de compréhension
Sourire d’acceptation
Mais de sa bouche ne peut plus sortir aucun son
Ma vague de folie semble s’être subitement envolée
Et je fais face à la triste vérité
Il est mort et je l’ai tué
Il est mort pour des sentiments que je n’ai pas accepté
Il est mort et je l’aimais
Vaines illusions que de croire que le tuer me soignerai
L’amour n’est pas un mal
Juste une phase finale
Je l’ai compris trop tard
Il est mort ce soir
Je ne sais tout d’abord pas quoi faire
Je le prends dans mes bras
Son sourire et son regard sont figés sur moi
Ils sont figés à ne plus s’en défaire
Des larmes coulent
Me brûlant les yeux
Sur mes joues elles roulent
Il est possible d’avoir deux amoureux
A ne pas écouter mon cœur
Je l’ai mené au malheur
Je regrette
Et maintenant je rejette
Cette idée qui m’oppresse
Même si selon toi rien ne presse…
Je le dois
Mais ne t‘inquiète pas
Je t’attendrais là-bas
Nous serons bientôt à nouveau tous les trois…